08/08/2015 Les "Mistral" : avant de les revendre, il va d’abord falloir rembourser les Russes.
Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) : avant de les revendre, il va d’abord falloir rembourser les Russes.
Lu sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/
Qui cassera son cochon ? Le ministère de la Défense ? Ou l’Elysée qui a décidé l’embargo sur la livraison, Bercy qui tient (serrés) les cordons de la bourse, Matignon dont le SGDSN a mené les négociations avec Moscou, un peu tout le monde en vertu de la solidarité gouvernementale (comme pour les opex) ? Va savoir…
La question qu’il faut d’abord se poser, ce n’est pas : « à qui vendre les deux BPC nazairiens ? », mais « où trouver les quelque 800 millions d’euros à reverser aux Russes » (puisqu’il n’y aurait pas de pénalités selon François Hollande et Jean-Yves Le Drian). Et ça, c’est bien priorité du moment.
Avec DCNS, à qui il faudra bien aussi reverser quelque chose pour compenser les coûts d’immobilisation des deux BPC et le manque à gagner, les choses sont moins urgentes. Mais Moscou ne va certainement pas attendre la revente des deux navires pour se faire rembourser.
L’optimisme présidentiel et ministériel sur le futur client, ou les deux futurs clients (jeter des noms en l’air, ça ne coûte pas cher ; convaincre un acheteur qui demandera une ristourne, ça aura un prix en revanche) masque en fait la nouvelle urgence budgétaire et la question: où ponctionner la somme à rendre ?
Dans cette triste histoire, il ne faudrait pas que le ministère de la Défense finisse en dindon de la farce et n’avance la somme à verser à Moscou.
Mais ne parlons pas d’argent, ça fait vulgaire. Parlons plutôt de commerce international, ça fait plus noble, et enivrons-nous des noms des pays qui vont nous sortir de ce pétrin : Inde, Brésil, Egypte, Arabie Saoudite…, et rêvons à leur chèque. Histoire d’oublier le nôtre à la Russie…