15/01/2018 Commémoration 1918, patriotisme à la française
2018 : l’année du grand oral
pour le patriotisme à la française
Il ne faudra pas, en 2018, « louper » les commémorations de la dernière année de la Grande Guerre et, en particulier, de son dénouement, le 11 novembre prochain.
Pour atteindre cet objectif, ne comptons pas sur l’aide du monde de la culture ou des medias. Pour ne nous intéresser qu’aux domaines de la littérature et du cinéma, force est de constater que les romans ou les films, peu nombreux il est vrai, consacrés depuis 15 ans, de près ou de loin, à la guerre de 1914-1918, ont tous été construits autour d’arguments qui s’inscrivent délibérément dans une forme plus ou moins explicite d’antimilitarisme :
- en 2004, dans le film Les âmes grises, tiré du roman éponyme de Philippe Claudel, on soupçonne un tueur d’enfants d’être un ancien Poilu;
- la même année, un autre film tiré lui d’un roman de Sébastien Japrisot qui lui donne son titre, Un long dimanche de fiançailles, tourne autour du thème de soldats qui, pendant la Grande Guerre, s’automutilent pour échapper au combat;
- en 2005, c’est Joyeux Noël qui met en scène des moments de fraternisation entre Français et Allemands dans le nord de la France au moment de Noël 1914;
- enfin, en 2017, Au revoir là-haut, film lui aussi tiré d’un roman éponyme de Pierre Lemaître, de surcroit prix « Goncourt » 2013, narre l’histoire de deux vétérans de la Grande Guerre, dont l’un est une « gueule cassée », qui montent une énorme arnaque autour de l’érection de monuments aux morts.
Quant à la télévision, à chaque épisode de la période commémorative commencée en 1914, elle a plongé avec délectation dans la polémique en ne retenant que les faits susceptibles de mettre en cause, à des degrés divers, le commandement militaire. Ainsi, alors que nous avions, peu ou prou, échappé en avril 2017, à l’impossible débat sur les « fusillés pour l’exemple » exécutés un siècle plus tôt, nous eûmes droit à une séance de rattrapage le 12 novembre. Ce jour-là, lendemain de la commémoration officielle, l’émission 13 h 15 le dimanche, sur France 2, se répandit durant ¾ d’heure sur quelques cas de mutins fusillés, en particulier à Craonne ce qui autorisa une très large et répétée diffusion de la chanson qui se réfère à ce lieu. Et puis, on entendit des descendants de ces mutins qui, sur les lieux supposés de leur exécution, vantaient leur courage et exprimaient leur fierté de les avoir pour aïeux.
Non, ne comptons sur personne en dehors de nos associations d’obédience patriotique pour commémorer comme il se doit, au cours de cette année, l'année 1918 ! Le 5 décembre 2016, ces associations ont réussi à réunir plus de 1 000 drapeaux sur les Champs-Elysées pour rappeler que seule cette date était légitime pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie. La date du 11 novembre étant devenue, depuis la loi du 28 février 2012, non seulement la journée de commémoration de l’armistice de 1918 mais aussi celle de l’hommage rendu à tous les Morts pour la France, ce sont 10 000 drapeaux que nous devrions être capables de réunir à cette occasion.
Pensons-y et organisons nous dès maintenant. Ne laissons pas de nouvelles « âmes grises » occuper le terrain. Tout au long de l’année va nous être servie une pléthore d’interviews, d’articles, de débats, de documentaires où l’on va nous dire que cette guerre fut une boucherie inutile, qu’elle aurait pu être évitée, qu’elle a été commanditée par le grand capital et que le courage de nos soldats était contraint et forcé. Il faudra être vigilant et dénoncer les contre-vérités.
Et puis, à l’occasion du 11 novembre 2018, il nous faudra nous souvenir aussi de nos morts d’aujourd’hui tombés pour la France en Afrique ou en Orient. Sans demander comme Maurice Barrès, qu’ils puissent voter[1], œuvrons pour qu’ils restent vivants dans le cœur de nos concitoyens et empêchons qu’ils deviennent les otages d’une intelligentsia bien-pensante c’est-à-dire condamnant toute forme de guerre et, par conséquent, ceux qui la font.
LA RÉDACTION
www.asafrance.fr
[1] Le 10 février 1916, Maurice Barrès proposa de donner le droit de vote aux morts au combat en remettant un bulletin de vote à leurs veuves alors qu’à l’époque les femmes ne disposaient pas du droit de vote.