NOTRE FAMILLE PARACHUTISTE DE NOUVEAU EN DEUIL

02/12/2019 Respect et fierté pour 13 cercueils sur le Pont Alexandre III

Respect et fierté

 

Chaque jour, il n'est question que de cela: 13 parmi nos meilleurs soldats ont perdu la vie en terre africaine.
L'éternel débat ne s'est pas fait attendre: que fait la France au Sahel ? Est-il normal que nos forces armées soient envoyées au Mali ? Ne faut-il pas les rappeler sur le sol national ? Combien de temps allons-nous encore rester là-bas ? Dans quel but réel ? Et pour quels résultats ?
 
Dans une certaine mesure, on a l'impression de revivre l'atmosphère qui régnait en Métropole au moment des "événements d'Algérie". Sauf qu'à l'époque, c'étaient des appelés qui étaient concernés. Et qu'en vérité, ces rumeurs viennent - naturellement - de la presse et ne représentent sans doute pas la pensée de l'ensemble de nos concitoyens.
Aujourd'hui, il s'agit d'une armée de professionnels, payés pour s'entraîner, payés pour partir là où on leur commande d'aller, payés pour se faire tuer. Car ils savent que la mort sera sans doute au bout du chemin, au détour de la Piste.
 
Et pourtant, les choses sont différentes, concernant les lieux, les mentalités, les enjeux, les moyens employés, les demandes, les objectifs, ...
Nombre de nos camarades d'active, nos "jeunes camarades", aiment l'Armée sans pour autant aimer la guerre. Lorsqu'ils partent pour ces fameux théâtres d'opérations extérieures, qu'ils soient de l'Armée de Terre, de l'Air, de la Marine, ils partent faire leur boulot, mandatés pour ramener ou maintenir la Paix. Qu'ils soient aviateurs, parachutistes, légionnaires, fantassins, cavaliers, marins, tous sont des héros, ceux qui tombent, et ceux qui prennent leur place.
Car des fous de  guerre, chez nous, il n'y en a pas.
 
En revanche, chez les aliens ...
 
Depuis quelques années, on assiste à une constante progression: le couteau fou, le camion fou, l'IED (Improvised Explosive Device), les voitures piégées, les kamikazes aux ceintures explosives: encore et toujours des djihadistes, encore et toujours des pauvres fanatiques imbéciles et sous-développés prêts à se sacrifier pour une idéologie mortifère qui ne peut mener à rien sinon un amoncellement de cadavres, et qui, pour satisfaire leur Moloch, n'ont d'autre idéal que répandre la souffrance et faire couler le sang.
Pour une idéologie absurde, aveugle, sans fondements, destructrice et autodestructrice, méprisable parce que faisant aussi peu de cas de la vie humaine, mais malheureusement redoutable à cause justement de cet acharnement aveugle et sans aucune dignité, combien de camarades de nos forces armées vont-ils perdre la vie, combien de familles éplorées, désespérées, déstructurées, combien d'enfants qui ne verront pas ou plus leur père ?
 
Mais, et là je peux dire "heureusement", aujourd'hui, le patriotisme existe toujours. J'en veux pour témoins ces réactions de nos concitoyens qui, bien lentement je l'admets volontiers, commencent à voir bien plus clair que ne le souhaiteraient nos instances dirigeantes.

J'en veux pour exemple cette foule immense postée sur le parcours du convoi funèbre.
J'en veux pour exemple ces commentaires que j'ai entendus s'échanger sans haine mais avec lucidité.
J'en veux pour exemple ce recueillement et ce silence soudain lorsque les premiers motards en grande tenue sont arrivés au Pont Alexandre III, précédant de quelques secondes le premier des fourgons de cette longue cohorte de treize véhicules, de treize cercueils, de treize pauvres corps brisés de soldats qui étaient et qui demeurent parmi l'élite de notre Armée.
J'en veux pour exemple tous ces jeunes, oui tous ces jeunes, mêlés à la foule de Français venus là rendre hommage à nos frères d'armes.
Je le sais parce que j'étais là en cette matinée du 2 Décembre, jour anniversaire de la bataille d'Austerlitz. J'étais là avec nombre de mes Amis anciens combattants, bérets rouges des Parachutistes, bérets verts de la Légion, bérets bleus de l'infanterie, des blindés, de l'artillerie, bleu clair de l'ALAT, bérets blancs des chasseurs alpins portant leur tenue d'hiver, parmi la foule immense et recueillie, derrière cent à cent cinquante drapeaux ayant pour la plupart leur cravate de deuil.

Alors oui, en cet instant, mêlés à la foule anonyme rassemblée sur ce Pont Alexandre III que nous ne connaissons que trop, on mesure la fierté et le respect du Français: la fierté pour son Armée, car le Français, quoi qu'on ait pu dire, a toujours été fier de son Armée; le respect pour le sacrifice de ces enfants de France, quelles que soient leurs origines, ayant souscrit leur engagement à défendre le pays, ses valeurs, ses libertés. Même si le théâtre des affrontements se situe à des milliers de kilomètres de Paris.

Alors oui, en cette matinée très froide mais ensoleillée, nous étions tous au coude-à-coude, le cœur battant certainement au même rythme, anciens militaires, militaires d'active, simple citoyens tous âges confondus. Et alors que le silence s'installa brusquement, spontanément, à l'apparition des premiers motards, les drapeaux s'inclinèrent "aux morts", l'émotion était palpable, tandis que nous militaires étions figés dans le salut protocolaire et respectueux durant tout le lent passage du convoi, s'élevèrent les applaudissements du public, non pas des applaudissements frénétiques et joyeux, mais mesurés, respectueux, presque discrets.

Ce sont ces instants qui peuvent nous redonner espoir, espoir pour l'avenir même s'il nous paraît bien sombre aujourd'hui, espoir pour un sursaut patriotique qui, souhaitons-le, sera vaste et puissant. Bien sûr, une hirondelle ne fait pas le printemps. Toutefois, depuis bien des mois, nos morts sont toutes imputables à la même origine, voire de la même main, même si c'est de façon indirecte. S'il n'y avait la peste verte, il n'y aurait ni camion fou, ni église qui flambe, ni hélicoptère qui tombe.

Pour terminer, le témoignage visuel du Pont Alexandre III ce matin 11H30:

https://www.facebook.com/BFMTV/videos/1362997593869086/



02/12/2019

A découvrir aussi