03/03/2023 Parachutistes russes: quelques aspects depuis 1930
Le jour des paras russes Bch Jean-Philippe Lavigne Le 2 août 1930, au cours d’un exercice militaire dans la région de Voronezsh, 12 parachutistes russes étaient largués pour la première fois dans l’histoire. Cette expérience allait démontrer avec éclat les avantages des troupes aéroportées, en raison de leur grandes capacités de mobilité et de déploiement. Depuis, les troupes parachutistes russes, unités de réserve du commandant suprême des forces armées, mais surtout élite de l’armée russe, apportent chaque année la preuve de leurs incroyables qualités de force, de résistance et d’esprit de corps au cours d’une époustouflante célébration. Ugljevik - L’hymne national russe résonne encore dans les têtes quand les parachutistes de la 1e Peacekeping Russian Separated Airborne Brigade (PRSAB) envahissent la place d’armes, à travers un épais nuage de fumée noire, faisant hurler leurs AK 47 dans les airs, provoquant un vacarme ahurissant. Sous les yeux attentifs du GCA Michael L. Dodson, COMSFOR et du Col Y. Pinskoy (chef du groupement opérationnel), les guerriers, bandanas noués autour de la tête, mettent à l’épreuve leur force et leur résistance à la douleur. Un ballet savamment orchestré démontre l’étendue de leurs capacités physiques. Sous les encouragements des soldats qui font claquer leurs chargeurs, un véritable cérémonial se met en place. Les corps s’entrechoquent, les poings et les têtes font voler en éclats bouteilles de bière et montagnes de briques. Les lames et les fusils des combattants désarmés virevoltent dans les airs et dans les flammes. Tout en sueur et en sang, les guerriers dévorent des grenouilles vivantes en guise de plat de résistance avant de se retirer, ne laissant derrière eux que des débris de verre et d’ardoise au milieu d’un parterre de douilles vides. C’est comme ça qu’on célèbre un anniversaire chez les paras russes. Leur entraînement hors du commun et leur grande mobilité opérationelle leur procurent un large rayon d’action. Ils peuvent être déployés n’importe où en seulement quelques heures. Une attention particulière est portée à leur entraînement physique, mais aussi psychologique. Considérés comme l’élite, ils sont sélectionnés individuellement sur la base du volontariat, en fonction de leur forme physique et de leur intelligence. Ils suivent ensuite un entraînement intensif, qui leur permet de résister à la fatigue autant qu’aux maladies et de s’adapter à tout type d’environnement. La maîtrise du combat au corps à corps est indispensable, à deux ou à plusieurs. Enfin, la course et la marche viennent décupler leur endurance. “Un para court aussi loin que ses limites physiques le lui permettent, et bien au-delà encore,” dit un proverbe russe. Depuis 1988, ces hommes ont conduit différentes missions de maintien de la paix, aussi bien en ex-URSS qu’en Bosnie-Herzégovine en tant que membres de la SFOR. Le Col Vladimir Nikolaevich Demidov, commandant le le PRSAB, a participé à des opérations en Afghanistan de 1986 à 1988, et à deux campagnes en Tchétchénie, 1995-96 et 1999. Selon le Cdt Alexander Starunskiy, officier de liaison russe, 80% des officiers, sous-officiers et soldats de cette unité ont acquis leur expérience sur le terrain et ont pris part au moins à un conflit armé. Depuis la fin des années 80, 11 500 paras ont été décorés. Quarante-deux ont reçu la décoration la plus prestigieuse de leur pays, “l’étoile d’or du héros”. Le nombre de soldats russes participant aux opérations de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine sera prochainement réduit, en accord avec les autorités de l’OTAN. Un représentant du ministère russe de la Défense a indiqué que l’effectif des paras à Ugljevik serait ramené de 900 à 250. Environ 180 soldats ont déjà quitté la Bosnie-Herzégovine. Selon des sources militaires, cette réduction serait imminente. https://www.nato.int/sfor/indexinf/119/p12a/ft0112a.htm
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