03/11/2013 Le devoir et le respect avant la compassion
Lu sur "La Saint-Cyrienne": http://www.saint-cyr.org/fr/accueil,2.html
L’année du Centenaire de la Grande guerre va débuter, déjà les émissions se font plus nombreuses en France et les poncifs reviennent en force. Le terme de « boucherie » ressort si souvent que l’on peut se demander si certains ne veulent pas réduire cette guerre hors du commun à ce qualificatif. Evidemment, les mêmes en profitent pour tirer dans le dos de ceux qui commandaient à l’époque au point que l’on devrait finir par croire que les généraux allemands devaient être particulièrement nuls pour ne pas avoir vaincu une nation plus petite même aidée par les Britanniques ! Le problème des fusillés occupe l’espace médiatique au-delà du compréhensible.
Dans cette guerre d’une infinie dureté trop d’hommes ont souffert pour que leur sacrifice soit rabaissé, ravalé, méprisé en fin de compte.
Si les historiens ont une mission c’est d’abord de veiller à ce que l’histoire ne soit pas réécrite sous le prisme d’idéologies du XXI° siècle.
Si les chefs militaires de maintenant ont un rôle, c’est celui de ne pas tolérer que les hommes et les chefs de cette Grande Guerre soient jetés dans les fossés nauséabonds choisis par les petits commis du « tous pourris » ; trop laisser dire serait saper les fondements de notre société française.
S’il y a une attente vis-à-vis des hommes politiques, c’est qu’ils expriment le respect dû à des hommes comme Clemenceau, des généraux comme Joffre et Foch, et aux millions de soldats Français qui ont fait leur devoir.
La Patrie a été reconnaissante après la Grande Guerre. Quelle injustice, quelle déchéance si elle ne l’était plus un siècle plus tard !
A l’occasion de l’année du Centenaire les « gardes rouges de l’idiotie compassionnelle », suivant l’expression d’Alain Finkielkraut, ne doivent pas imposer leur « politiquement correct ». Il faut, c’est en tout cas mon souhait, qu’historiens, chefs militaires et hommes politiques n’aient pas peur. La France est belle et encore assez grande, nous le devons à ces hommes de 14-18. Ne laissons pas Polonais, Israéliens, Britanniques et tant d’autres nous rappeler dans un leitmotiv éternel que la compassion c’est bien, mais que le respect pour ceux qui ont fait « leur devoir » est plus important pour la survie d’une société. La compassion accompagne les douleurs, elle a donc seulement sa place entre et pour des survivants.
Depuis 5 ans le dernier poilu a disparu il nous reste à nous arrêter sur le sens du devoir et à exprimer le respect du à ces générations engagées jusqu’au sacrifice pour notre Patrie.
Général de corps d'armée (2s) Dominique DELORT
Président de la Saint-Cyrienne