23/08/2017 Point de vue du Colonel Jacques HOGARD sur l'Opération Sentinelle
« À un moment donné, je pense qu’il faudra, hélas, “faire donner l’armée”… »
Le Colonel Jacques Hogard pense que l’opération Sentinelle doit être revue car elle est inefficace, coûteuse et démoralisante pour les troupes qui n’ont plus le temps ni les moyens de s’entraîner. « Mais ce n’est pas au ministre de l’Intérieur de traiter cette affaire. » « Laissons aux militaires le soin de proposer une adaptation, une refonte ou une suppression de l’opération Sentinelle. » Sinon, « on va être dans l’amateurisme ». Ce n’est, en plus, pas le rôle de l’armée dont « la mission primordiale est bien précise : la défense du territoire ». « Si on poursuit cette erreur, on aura d’autres catastrophes. »
Car la situation sécuritaire s’aggrave. D’une part, « n’importe quel individu un peu radicalisé peut s’ériger en héros de l’islam, prendre sa voiture et aller faucher des gens dans la rue ». D’autre part, on saisit des armes de guerre en banlieue.
« À un moment donné, il faudra, hélas, entre guillemets, “faire donner l’armée”. » Raison de plus pour laisser l’armée s’entraîner pour ses missions spécifiques.
Qui est le Colonel Jacques HOGARD ?
D'origine lorraine, il est le petit-fils du général Emile-Louis Hogard (1894-1990), officier de l'armée d'Afrique, proche collaborateur du Maréchal Lyautey au Maroc, commandant les Goumiers marocains, fils du général Jacques Hogard, officier d'infanterie de marine, combattant de la Seconde Guerre mondiale et des guerres d'Indochine et d'Algérie, et le neveu du général Pierre de Bénouville, héros de la Résistance et Compagnon de la Libération.
Et accessoirement, il est le frère du général Jean-François Hogard, directeur de la DPSD, rebaptisée DRSD en 2016, commandant supérieur des forces françaises du Sud de l'Océan Indien (FAZSOI) de 2011 à 2014, commandant de la 9e brigade légère blindée d'infanterie de Marine (basée à Poitiers), commandant de la force Licorne en Côte d'Ivoire en 2009, et de la brigade La Fayette en Afghanistan (2010-2011), conseiller Afrique du ministre de la Défense (2007-2009), chef de corps du 3e RPIMa (2002-2004).
Rencontre avec le colonel Jacques Hogard: L'Europe est morte à Pristina.
Officier parachutiste de Légion Etrangère, Jacques Hogard a été l’invité du Carré Parisien pour une rencontre autour de son ouvrage « L’Europe est morte à Pristina ».
Dans un équilibre européen toujours menacé, les évènements d’Ukraine semblent faire écho aux conflits de l’ex-Yougoslavie.
Dans son dernier livre, le colonel Hogard revient sur son expérience dans les Balkans. En 1999, officier au Commandement des Opérations Spéciales, il prend la tête du Groupement interarmées des forces spéciales engagé en Macédoine puis au Kosovo. C’est alors que Belgrade est bombardée par l’OTAN.
Aux prises avec la réalité du terrain, Jacques Hogard et ses hommes découvrent une version des faits bien différente de celle présentée dans les médias… Homme d’action et de conviction, engagé sur de nombreux théâtres d’opération, Jacques Hogard a également écrit « Les larmes de l’honneur » sur le drame rwandais. Il est président-fondateur de la société de conseil en intelligence stratégique et diplomatie d’entreprise EPEE.